Laurie Lefebvre a soutenu le 06 novembre 2009 à l’Université Charles de Gaulle-Lille 3 une thèse intitulée :
La Genèse de la légende de Néron, ou la naissance d’un monstre dans la littérature latine et grecque des premiers siècles
Jury
Alain DEREMETZ (directeur, Lille 3), Janine DESMULLIEZ (directrice, Lille 3), Olivier DEVILLERS (Bordeaux 3), Charles GUITTARD (Paris 10), Christine HOËT-VAN CAUWENBERGHE (Lille 3), Paul Marius MARTIN (Montpellier 3)
Résumé
Néron est, pour nous, un véritable monstre – sa figure fait désormais davantage partie de la légende que de l’histoire. La présente étude s’attache à montrer comment cette légende a été forgée et comment s’est opérée la réécriture de l’histoire de Néron et la reconstruction de sa mémoire par les auteurs latins et grecs des premiers siècles de notre ère. Pour construire et imposer au lecteur l’image d’un Néron monstre et tyran, les écrivains antiques, tant païens que chrétiens, ont utilisé toutes les ressources à leur disposition : reprise de topoi empruntés à la rhétorique ; mise à profit des théories philosophiques sur le tyran ; exploitation de la tradition de l’invective politique de la fin de la République ; convocation d’autres figures de monstres, tirées de l’histoire ou de la mythologie. Les auteurs ont, en outre, adapté la figure de Néron aux règles du genre littéraire dans lequel ils choisissaient d’inscrire leur portrait : l’histoire annalistique ou chrétienne, la monographie, la biographie, l’abrégé imposaient des schémas qu’il incombait aux écrivains de respecter. Au-delà du simple tyran, les auteurs antiques ont surtout fait de Néron Le Tyran par excellence, celui à l’aune duquel seront jugés les empereurs postérieurs : il est même devenu un nom commun synonyme de pessimus princeps. L’individu Néron a ainsi quitté son enveloppe de personnage historique pour revêtir celle de figure emblématique, susceptible de varier en fonction du contexte et de l’idéologie ambiante.
Dieser Artikel ist ebenfalls verfügbar auf: Englisch, Französisch, Italienisch