La SIEN organise avec l’École française de Rome son dixième congrès
du 5 au 8 octobre 2016 à Rome :
Le Palatin, émergence de la colline du pouvoir à Rome, de la mort d’Auguste au règne de Vespasien, 14-79 ap. J.-C.
Le Palatin avec le prince mais sans le palais édifié par Domitien, tel est le sujet central du Congrès. Néron semble à rebours d’un schéma préétabli d’une centralisation du pouvoir au Palatin avec une construction extensive du domaine impérial, au coeur de la cité et au-delà du Palatin, projetant sur la ville les espaces du pouvoir du prince de façon flamboyante et menaçante. Le rôle du Palatin à la chute de Néron jusqu’au retour de Vespasien souligne cependant qu’il était demeuré un lieu essentiel de l’imperium. Les travaux des Flaviens préparent un usage qui ne s’éloigne pas de cette fonction.
Le Palatin n’avait pas cette dimension à la fin de la République, sinon dans le souvenir d’une fondation royale discutée, il était devenu en pratique un quartier résidentiel et le rôle d’Auguste a été fondamental dans l’enracinement de l’imperium au Palatin. L’emprise foncière demeure cependant encore limitée à sa mort. La construction d’une dynamique princière sous les Julio-Claudiens permet l’intégration de la colline à un domaine impérial urbain en extension dans lequel elle symbolise le lieu d’exercice conventionnel du pouvoir princier.
Il s’agira donc de s’interroger sur les mutations et/ou les permanences intervenues sur le Palatin entre l’héritage laissé par Auguste et les bouleversements de Domitien, l’intégration de la colline dans l’ensemble impérial et plus largement dans le cadre urbain, ses représentations et les significations qui lui sont données.
Les communications sont attendues selon trois grands axes afin d’interroger le rôle et le fonctionnement du Palatin dans l’exercice du pouvoir à Rome au début du Principat et sont ouvertes à des chercheurs de spécialités différentes.
1. Le Palatin en chantier
Cet axe permet de revenir sur les multiples modifications du paysage de la colline de la mort d’Auguste au règne de Vespasien.
- Il s’agit de faire un point des connaissances archéologiques et topographiques sur le Palatin, en présentant les découvertes et les nouvelles interrogations qui en découlent. Les projets architecturaux successifs n’empêchent pas le maintien ou le réaménagement de structures antérieures et progressivement, ou par à-coups, se constitue un paysage de la colline impériale dont on pourra étudier les différentes formes et fonctionnalités.
- L’activité édilitaire, sur le Palatin et ses abords, est incontestable pendant toute cette période. Elle a nécessité des investissements nombreux et on peut s’interroger sur les conditions techniques, économiques et sociales de ces grands chantiers. Comment sont-ils gérés, qui y participe, quels flux humains, matériels et financiers engendrent-ils ?
2. Une « cité interdite » ?
Le deuxième axe porte sur l’intégration de l’espace impérial au cœur de la Ville.
- On peut ainsi s’interroger sur les limites de cet espace, autrefois quartier résidentiel ouvert, son accessibilité ou sa fermeture, sa garde, les circulations en son sein, les différents niveaux de protection ou de surveillance intérieurs.
- La demeure est un lieu de réception. Les moments, les espaces qui y sont destinés, les personnes reçues ou interdites d’accès, les conditions dans lesquelles elles le sont et les fonctions des réceptions peuvent être l’objet de travaux. Dans quelle mesure la réception au palais est-elle utilisée comme un moyen de gouvernement, dans un cadre souvent quotidien et parfois, plus exceptionnel, comme lors des grandes festivités organisées par Néron ?
- Dans cet espace qui se distingue plus nettement de la Ville et de ses usages, on peut se demander comment s’organise la micro-société formée par la population présente sur le Palatin ? Elle compte des résidents, de différents statuts, des travailleurs ou invités extérieurs qui la fréquentent régulièrement ou ponctuellement. Elle est composée d’aristocrates, de plébéiens, de citoyens, d’affranchis, d’esclaves, de Romains, de pérégrins, d’étrangers, d’hommes et de femmes, d’enfants. Quelles sont leurs activités, leur raison d’être au Palatin, comment y vivent-ils et quelles sont les relations qui structurent l’ensemble ?
3. La « citadelle du pouvoir »
Dès le retour de Vespasien, le paysage néronien est bouleversé par le démembrement de la Domus Aurea et les nouveaux chantiers qui l’accompagnent.
- Les Flaviens ne rendent cependant pas la colline au peuple et malgré les ambiguïtés de Vespasien, qui préfère sa résidence familiale du Quirinal, le Palatin demeure le lieu d’exercice principal du pouvoir, ce que Domitien exprimera dans un nouveau projet architectural. Quelles fonctions, quelles racines du pouvoir impérial sont-elles indissociables du Palatin ?
- Arx imperii, l’expression est de Tacite, à propos des derniers jours de Vitellius, réfugié et apeuré dans un Palatin abandonné. Comment la colline est-elle devenue synonyme du pouvoir et de quel type de pouvoir ? Les secrets et les rumeurs du palais, l’arbitraire ou les débauches des princes ont souvent été dénoncés. Qu’en-est-il finalement d’un pouvoir public qui se constitue, en grande partie, dans un cadre domestique complexe ? On pourra interroger les opinions des intellectuels, élogieux ou critiques, sur les liens entre l’exercice et la forme du pouvoir et ses manifestations topographiques.
Ces axes qui organisent le propos ne sont pas limitatifs et d’autres aspects peuvent être suggérés.
Cliquez ici pour télécharger l’appel à communication et le document réponse. Les propositions de communication, d’une durée de vingt minutes, en allemand, anglais, français ou italien, sont à envoyer jusqu’au 15 septembre 2015 avec le document réponse à :
manuel.desouza@univ-st-etienne.fr
Manuel de Souza
MC Histoire romaine, Saint-Étienne-Lyon
Secrétaire général de la SIEN
Comité Scientifique
Filippo Coarelli (Pérouse), Olivier Devillers (Bordeaux), Henner von Hesberg (Cologne), Clemens Krause (Zurich), Clementina Panella (Rome), Yves Perrin (Saint-Étienne-Lyon), Manuel Royo (Tours), Maria Antonietta Tomei (Rome), Françoise Villedieu (Aix-Marseille), Catherine Virlouvet (ÉFR).
Comité d’Organisation
Agnès Bérenger (Montpellier), Stéphane Bourdin (ÉFR), Fabrice Galtier (Montpellier),
Virginie Hollard (Lyon), Manuel de Souza (Saint-Étienne-Lyon).
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